eoliennepanneau solaireGaz naturelHydrauliqueEnergies renouvelablesGeothermieBiocarburant

TerreINTRODUCTION

Aujourd’hui les questions d’énergies revêtent une importance cruciale pour l’environnement. En effet, les problèmes liés à l’augmentation de l’effet de serre et à la pollution atmosphérique deviennent de plus en plus préoccupants.

C’est pourquoi de nouveaux procédés de production d’énergie ont été développés dans le but de trouver une alternative.Les énergies renouvelables sont issues de phénomènes naturels, réguliers ou constants.La France et l’Europe se sont mutuellement engagées à réduire leurs émissions de CO² et à développer des énergies renouvelables. La France a décidé de se fixer comme objectif, à travers le cadre d’une directive européenne, en 2001, d’obtenir 21% de sa consommation d’électricité grâce ou à partir d’énergies renouvelables pour 2010. Cet objectif est conforté dans le cadre du Grenelle de l’Environnement dont une des recommandations est l’augmentation de la production d’énergies renouvelables.

Les énergies renouvelables contribuent de nos jours à satisfaire un peu plus de 12% de notre consommation finale d’énergie. On peut alors dire que grâce au bois et à l’hydraulique, la France peut se placer en premier producteur européen d’énergies renouvelables.Le soleil peut être généralement à l’origine de la création de nombreuses énergies renouvelables. Le vent peut aussi être exploité en tant qu’énergie. Le caractère renouvelable d’une énergie dépend de la vitesse à laquelle la source se régénère. Mais elle dépend également de la vitesse à laquelle elle est consommée. Ces énergies préservent l’environnement, elles ne mettent pas en danger l’Homme. Celles-ci produisent très peu de déchets et engendrent très peu d’émissions polluantes, à la différence du nucléaire. Ce sont des énergies propres.

Actuellement il faut savoir que les énergies renouvelables occupent tout de même une place limitée. On peut alors se demander comment l’Etat français gère l’après pétrole ? Pour cela nous allons faire un état des lieux, puis évoquer les différentes énergies renouvelables ainsi que leurs avantages et leurs limites, et enfin parler de l’avenir …

Terre Partie 1 : Etat des lieux

1) Conséquences des crises pétrolières

A/ Choc pétrolier de 1973

Le 6 octobre 1973, Israël fête un jour très important de leur calendrier, Yom Kippour. Les Égyptiens attaquent Israël afin de réparer l'humiliation subie lors de la guerre de Six Jours en juin 1967 et de récupérer les terres perdues.

Il en résulte, du coté des pays arabes, une augmentation de 70% du prix du baril de pétrole brut, une diminution de 5% de la production de pétrole et un embargo du pétrole en direction des Etats-Unis et de l'Europe. Le baril de pétrole est passé de 3$ à 12$ en un an.

Après ce choc pétrolier, les pays occidentaux ne sont désormais plus en position de force, car ils ne peuvent pas se passer de l'or noir venu d'Orient.Au niveau économique, la très forte augmentation du prix du pétrole entraîne, en France, une baisse de 15% de la production industrielle, et une très forte inflation conduisant à une baisse de l'investissement et une hausse considérable du chômage (1million de chômeurs en 1975). Cela s'appelle la stagflation.

Chômage

Document 1: Évolution du chômage sur ces trente dernières années

Cette crise pétrolière marque définitivement la fin des Trente-Glorieuses, définissant ces trois dernières décennies marquées par une croissance ininterrompue et des bouleversements majeurs que la France et l'Europe de l'Ouest avaient connus depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.Les conséquences ont été telles que les pays, se rendant compte du danger d'une pénurie de pétrole, ont lancé les premières mesures contre le gaspillage du pétrole. Les pays consommateurs de pétrole tentent également de remplacer l'or noir arabe par le gaz soviétique.

La France de son côté, lance un tout nouveau programme d'énergie nucléaire en 1974. Malgré cela, la croissance ne cesse de ralentir et le chômage d'augmenter.

B/ Choc pétrolier de 1979

En 1979, la chute du Shah, et le retrait du pétrole iranien, entraîne le deuxième choc pétrolier. Ce double choc, en moins de dix ans, modifie radicalement l’économie de la planète.Le prix du baril de pétrole a été multiplié par 2,7 entre 1978 et 1981. Après cette seconde crise pétrolière les pays se rendent compte qu'ils ont besoin d'une gestion prévoyante des ressources énergétiques qu'ils consomment, et d'une diversification progressive des sources d'énergies.

Ce double choc est finalement assez vite amorti par le fonctionnement du marché et les mesures d’adaptation prises dans les pays consommateurs : ceux-ci tentent de baisser alors leur dépendance énergétique.

Le défi est maintenant de maîtriser les technologies d'exploitation de nouvelles énergies et de mise en valeur de nouveaux gisements pétroliers.

2) Ressources énergétiques présentes en France

La France utilise principalement des combustibles fossiles produisant beaucoup d'énergies pour répondre aux besoins énergétiques du pays. Les combustibles fossiles sont des matières premières venant de roches issues de la fossilisation d'êtres-vivants, c'est-à-dire, le pétrole, le charbon, ou le gaz naturel. Malheureusement la France est très dépendante de ces importations.

En 2008 l'importation de pétrole a été de 83 millions de tonnes, celle de charbon de 14,2Mtep et celle de gaz naturel de 40Mtep.Mais la France développe également un programme d'énergie nucléaire, couvrant en 2004, 79% de la production française d'électricité. Enfin, la France utilise des énergies renouvelables, atteignant en 2008 19Mtep soit près de 14% de la production d'énergie française.

Part des énergies dans la consommation


Document 2 :La part des énergies primaires dans la consommation énergétique

A/ Energies fossiles

Pétrole


Tout d'abord, de nombreuses incertitudes existent à propos des réserves pétrolières mondiales, mais certaines évaluations s'accordent à dire qu'il y a environ 1 000 milliards de barils de pétrole brut dans les gisements pétroliers. Au rythme de la consommation mondiale, il reste 42 ans de réserves de pétrole (la France quant à elle a utilisé à peu près 276 millions de tonnes de pétrole en 2008).

Ce problème de pénurie progressive du pétrole pose un gros problème à la France qui utilisait le pétrole pour un tiers de sa consommation d'énergie en 2005, notamment pour le transport qui représente à lui seul 53% de la consommation totale. La France a exploité, en 2008, 1 million de tonnes de pétrole contre 50000 tonnes en 1939, pourtant, cela ne représente que 1,5% de la consommation annuelle française soit 18 ans de réserves, si on continue au même rythme de consommation. La production française de pétrole étant donc très limitée, les importations de pétrole restent nécessaires, en 2006, la France a importé 7 millions de tonnes de pétrole.

Les importations de pétrole

Document 3 :L'évolution des importations de pétrole en France

Charbon



Le charbon fut l'une des énergies les plus importantes du XXe siècle, en 2003 la consommation française de charbon était de 22 millions de tonnes, dont 1,8 million de tonnes produites en France, et 18,4 millions de tonnes importées. Le charbon est principalement utilisé pour la production d'électricité (45%), mais aussi pour la sidérurgie (32%) et pour le secteur tertiaire (23%).Depuis 1947, la production de charbon connaît une constante diminution. En effet, elle passe de 47 millions de tonnes en 1947 à 2 millions de tonnes en 2003.

Malheureusement, selon la loi n°2004-105 du 3 février 2004, les Charbonnages de France (acteur majeur de l'activité minière en France) se doivent de cesser toute activité industrielle, de réhabiliter les sites miniers, de s'occuper du traitement et du transfert de ses archives, de poursuivre son action de développement sur les zones où il y a eu de l'activité minière et enfin d'assurer le dépôt des dossiers d'arrêt des travaux. Cela mène à la fin de l'ère minière.

Consommation de charbon

Document 4 : Consommation de charbon en France de 1981 à 2008 (en millions de tonnes équivalent pétrole)

Gaz naturel



Le gaz naturel est principalement utilisé dans le domaine domestique (chauffage), mais également dans le domaine industriel. Alors qu'en 1970, la consommation nationale de gaz naturel était assurée à 33% par la production nationale, en 2007, l'augmentation de la demande et la diminution des ressources obligent la France à importée 98% des besoins de gaz naturel. En 2008, 40Mtep de gaz naturel ont été importés principalement de Norvège et des Pays-Bas.

Evolution de la consommation de gaz naturel

Document 5 : Évolution de la consommation de gaz naturel en France.

De plus, les réserves françaises sont très limitées car elles ne contiennent que 6 milliards de mètres cube de gaz naturel, seulement de quoi subsister 5 à 6 ans en plus des importations.

B/ Energies nucléaires


Le programme nucléaire de la France débute en 1946, seulement deux ans après, un gisement d'uranium très important est découvert à « La Courzille ». Mais en 2001, la dernière mine d'uranium française est fermée, désormais seules les importations permettent de subvenir aux besoins en uranium. Selon l'OCDE, Organisation de Coopération et de Développement Économique, les ressources d'uranium inutilisées du sol français s'élèvent à 11 740 tonnes.

Part du nucléaire

Document 6 : La part des énergies nucléaires en fonction des autres énergies


Le nucléaire représente 17% de l'énergie consommée en France, et l'électricité fabriquée grâce au nucléaire représente 78% de la consommation. L'usage du nucléaire présente trois avantages. Tout d'abord, il permet à la France d'être le pays de l'OCDE le moins émetteurs de CO². Il contribue à notre sécurité d'approvisionnement en permettant à notre pays d'assurer la moitié de ses besoins. Enfin, il permet de disposer d'une électricité très compétitive par rapport à la production issue de centrales thermiques à combustible fossile.

Carte des émissions moyennes de CO²

Document 7:Carte des émissions moyennes de CO² en Europe (en g/km)

C/ Energies renouvelables


Au vu des très grands problèmes que posent les énergies fossiles et le nucléaire pour l'avenir de la planète, nous devons songer à les remplacer par des énergies propres et renouvelables.

L’expression “énergie renouvelable” est apparue dans les années 70. Elle désigne des énergies dites de flux, par opposition aux énergies fossiles. Autrement dit, les énergies renouvelables ne s’épuisent pas : l’Homme transforme l’énergie produite par la nature en énergie directement utilisable (électricité, chaleur, combustible). Elles sont actuellement au nombre de six : l’hydraulique, la biomasse, l’éolien, la géothermie, le solaire et l’énergie des mers. Elles sont inépuisables, mais leur développement se heurte toutefois à certains facteurs.La prise de conscience collective du réchauffement climatique a propulsé les énergies renouvelables sur le devant de la scène.

Le marché des énergies renouvelables affiche des taux de croissance très positifs, supérieurs à 30% par an. Mais la France, qui n'a engagé une politique volontariste que depuis 2005, affiche un retard important.La France utilise principalement deux énergies renouvelables, l'hydraulique et l'énergie liée au bois. La consommation d'énergies renouvelables représente 6,03% de la consommation d'énergies totales, et la France a pour objectif, d'atteindre 10% de consommation d'énergies renouvelables.

Répartition de la consommation des énergies renouvelables

Document 8 : la répartition de la consommation des énergies renouvelables en France (2006)

La rentabilité des énergies renouvelables est encore faible par rapport aux énergies traditionnelles, car si elles sont abondantes, il faut encore pouvoir les capter, les collecter, les concentrer et les transporter. Le résultat est que les investissements sont très élevés et les coûts restent souvent beaucoup plus importants que pour les énergies fossiles. Les politiques publiques de soutien sont donc indispensables pour voir fructifier l'utilisation des énergies renouvelables.

Terre Partie 2 : Les énergies renouvelables

Les énergies renouvelables étudiées, peuvent se classer selon deux groupes distincts : il y a les énergies renouvelables électriques et les énergies renouvelables thermiques. Dans les énergies renouvelables électriques, nous pouvons identifier l’hydroélectricité, l’éolien, le solaire photovoltaïque. Dans les énergies renouvelables thermiques nous pouvons identifier le bois-énergie ou biomasse solide, les biocarburants, les pompes à chaleur (PAC), la géothermie, et le solaire thermique.

1) Dans les énergies renouvelables électriques:

A/ L'hydraulique



L’hydraulique est l’une des premières énergies domestiquées par l’homme (moulins au fil de l’eau, bateau à aubes…). L’énergie hydraulique tire son origine dans des phénomènes météorologiques. Ces phénomènes météorologiques prélèvent de l’eau principalement dans les océans, s’écoulent vers les rivières et en libèrent une partie sur les continents à des altitudes variables. L’hydroélectricité, c’est-à-dire la production d’électricité à partir de la simple force de l’eau, a fait son apparition au milieu du XIXème siècle. Son principe est de capter l’eau et la forcer à entraîner une turbine reliée à une génératrice. Pour les faibles dénivellations, une petite digue oriente une fraction du débit vers les turbines. Pour les grandes dénivellations, des conduites suivent la pente de la montagne pour amener l’eau vers les turbines. En fonction du débit et de la vitesse de l’eau, la turbine sera différente. Pour les faibles hauteurs d’eau avec des débits importants, on fera appel à des turbines à axe vertical. Tandis que pour les chutes de grande hauteur et de faible débit, on fera appel à des turbines à axe horizontal.

La grande hydraulique

Document 9 :La grande hydraulique



La France reste l’un des pays les plus équipés, avec environ plus de 1730 centrales représentant près de 2060 MW, pour une production de 7 à 7,5 TWh/an, soit 1,5 % de la production électrique nationale. Ces centrales sont souvent exploitées, soit par des compagnies d’électricité, soit par des producteurs indépendants.

Il existe deux types de centrales hydrauliques, la grande centrale et la petite centrale. Cette dernière est souvent construite au fil de l’eau. Toutes les petites centrales sont maintenant conçues pour respecter la vie des cours d’eau et la plupart des bâtiments ont fait l’objet de travaux d’insertion dans le paysage. La petite hydraulique dispose d’un avantage étant donné qu’elle est ouverte à tout le monde, il suffit de disposer d’une rivière à proximité avec un débit suffisant ou de pouvoir capter l’eau d’une source ou d’un torrent situé en amont. Mais tout d’abord cette installation sera soumise à une autorisation préfectorale spécifique, le droit d’eau étant obligatoire et indispensable pour entamer les autres démarches. De plus son coût d’installation dépend bien entendu de sa taille, de son type et de son accessibilité. Les coûts s’élèvent à peu près entre 1200 et 3000 euro pour la petite hydraulique. Sachant que l’investissement s’amortit sur une période relativement longue, de dix à vingt ans sans aide publique, pour la grande hydraulique

La petite hydraulique

Document 10 : La petite hydraulique



L’électricité produite par cette centrale, si celle-ci est en site isolé non reliée au réseau électrique, le courant sera alors consommé sur place. Tandis que dans le cas contraire, les kilowattheures seront alors vendus à la compagnie d’électricité. Mais divers obstacles freinent encore le développement des petites centrales comme la complexité de la réglementation, le coût de raccordementau réseau.

En moyenne depuis trente ans, les centrales de plus de 10 MW fournissent 90 % de la production d’électricité hydraulique. La production des DOM représente en moyenne  1% à 2% de la production nationale. Les principaux sites métropolitains convenant aux grandes centrales sont déjà exploités (Alpes, Corse, Pyrénées et Centre) et le nombre de sites qui pourraient être équipés de petites centrales est limité. En revanche les DOM offrent un potentiel important de développement pour la grande et la petite hydraulique.

Ils existent aussi d’autres énergies hydrauliques, l’énergie des vagues qui utilise la puissance du mouvement des vagues, l’énergie marée motrice issue du mouvement de l’eau créé par les marées, l’énergie hydrolienne utilisant les courants sous marins, l’énergie thermique des mers produite en exploitant la différence de température entre les eaux superficielles et les eaux profondes et l’énergie osmotique, diffusion ionique provoquée par l’arrivée d’eau douce dans l’eau salée de la mer est également source d’énergie. L’usine de la Rance, est la seule usine en France capable de convertir en énergie électrique l’énergie potentielle des marées.





Document 12 : L’évolution de la production électrique d’énergie renouvelable, en TWh, hydroélectricité comprise depuis 1970.

Ce graphique met en évidence la prépondérance de l’hydroélectricité au sein des sources renouvelables pour la production d’électricité.




B/ L'énergie éolienne

L’énergie éolienne est la principale cause des phénomènes météorologiques. Ces derniers se caractérisent notamment par des déplacements de masses d’air à l’intérieur de l’atmosphère. L’énergie mécanique de ces déplacements d’air est à la base de l’énergie éolienne. Pour commencer l’énergie éolienne a tout d’abord été utilisée par les hommes de l’Antiquité : bateaux à voile pour les conquêtes et le commerce, moulins à vent pour la meunerie, l’irrigation … Mais c’est notamment au cours de ces dernières décennies que l’énergie éolienne a suscité un réel intérêt pour notamment de nombreuses questions d’environnement. Il faut savoir qu’avec les éoliennes, comme avec l’hydraulique, on produit des kilowattheures propres et renouvelables.



Des éoliennes

Document 13 :Des éoliennes



Une éolienne est constituée d’un rotor à 2 ou 3 pales, d’un système de transmission mécanique direct ou multiplicateur et de circuits de gestion du courant. L’ensemble se trouve dans la nacelle posée sur le mât, ou la tour de l’éolienne. Le vent fait tourner les pales qui entrainent le générateur électrique. Avec l’augmentation du prix du pétrole et du gaz, le coût de l’électricité devient compétitif.


Des éoliennes

Document 14 :Des éoliennes



Aujourd’hui les éoliennes produisent entre 1,5 et 3 MW. Une machine de 2 MW a un rotor de 70 à 90 m de diamètre et la nacelle est perchée sur un mât de 60 à 100 m de hauteur. La production d’un parc dépend de la quantité de vent du site. Comme l’énergie hydraulique, l’éolienne est elle aussi soumise à des règles strictes d’installation, permettant ainsi de concilier le développement de l’énergie éolienne et la protection du paysage et de l’environnement. Nous ne pouvons pas installer une éolienne n’importe où, il faut respecter les lois mises en place de janvier 2003 et de juillet 2005. Ces lois exigent un permis de construire, une étude d’impact et une enquête publique quand la hauteur du mât des éoliennes dépasse 50m. Une éolienne ne peut se trouver près des habitations ayant une ligne électrique proche. Si un particulier décide d’installer une éolienne il la financera alors lui-même et optera pour une à faible puissance.

L’éolien off-shore a un avenir très prometteur. Nous disposons d’espace pour installer des éoliennes puissantes et en grand nombres ; un parc off-shore, pouvant rassembler des centaines d’éoliennes. L’un des parcs les plus connus reste celui de Horns Rev au Danemark avec 91 turbines générant 209 MW sur une superficie de 35 kilomètres carrés.

En Europe, le parc éolien off-shore mondial était de 900 MW en 2006. Quant à la France, elle dispose d’un potentiel éolien off-shore, qui pourrait produire en 2020, 10% de sa consommation électrique totale. Le coût de l’éolien off-shore est élevé, 1,6 millions d’euros le MW en mer. La France ne dispose pas de grand parc éolien off-shore, cependant certaines sociétés ont des projets en cours, notamment au large du Calvados pour 2013, au large de Saint-Brieuc. Pour 2011, le projet au large de Veulettes-sur-Mer est le plus avancé en France.

Unités : puissance en MW, production en GWh


L’éolienne, parmi les énergies renouvelables, est celle qui se développe le plus rapidement en France. C’est en 1996 que les pouvoirs publics ont contribué à l’émergence d’une industrie éolienne en France. Profitant des avancées technologiques réalisées ces dernières années, les nombreux projets en cours développent des puissances de plus en plus importantes et concernent désormais l’ensemble du territoire français ainsi que l’éolien en mer (off-shore).

C/ L'énergie photovoltaïque

L’énergie photovoltaïque se base sur l’effet photoélectrique pour créer un courant électrique continu à partir d’un rayonnement électromagnétique. Cette source de lumière peut être naturelle ou bien artificielle. L’énergie solaire photovoltaïque, à distinguer de l’énergie solaire thermique, provient de la conversion de la lumière du soleil en électricité. La conversion directe du rayonnement solaire en production électrique est réalisée grâce à des capteurs photovoltaïques, qui transforment l’énergie des photons de la lumière en un courant électrique continu recueilli dans le matériau semi-conducteur exposé au rayonnement solaire.

Installation photovoltaïque

Document 16 :Installation photovoltaïque



Les plus petits modules photovoltaïques peuvent alimenter des montres, des calculatrices ou encore des parcmètres ou des bornes d’appel d’urgence sur autoroute. Mais des systèmes un peu plus puissants peuvent fournir l’électricité pour des sites isolés ou être reliés à un réseau de distribution électrique, intégrés dans un bâtiment ou non. Pour chaque cas de figure, l’équipement sera différent. Mais en revanche l’utilisation en site isolé demande de pouvoir stocker le courant pour une utilisation la nuit ou par mauvais temps. Les modules produisent du courant continu, qu’ils transforment en courant alternatif pour l’adapter à la plupart des appareils électriques.


Installation photovoltaïque

Document 17 :Installation photovoltaïque

Les premières installations reliées au réseau étaient tout simplement équipées d’un compteur unique, de type électromécanique, qui tournait à l’envers en mode de production, et donc retranchait les kilowattheures solaires produits. A présent la législation française exige la présence de deux compteurs distincts : l’un pour compter la consommation et l’autre, la production. Mais aujourd’hui la part du photovoltaïque dans la production totale d’électricité est minime.

Le solaire photovoltaïque, principalement réservé aux sites isolés, bénéficie d’une croissance élevée depuis les années 2000, avec le développement du photovoltaïque relié au réseau, notamment dans les DOM.

2) Dans les énergies renouvelables thermiques

A/ La biomasse solide ou le bois-énergie

La biomasse solide représente les matériaux d’origine biologique qui peuvent être employés comme combustible pour la production de chaleur ou d’électricité. La biomasse est un combustible provenant d’origines très variées. Le combustible provient tout d’abord de la forêt, avec le traitement des rémanents, du bois d’éclaircie ou d’élagage. Mais aussi toutes les plantations non forestières peuvent convenir, comme les parcs, les jardins, les bords de routes et les haies bocagères fournissant du combustible. La biomasse solide s’utilise nécessairement pour l’usage domestique des particuliers : les cheminées, les cuisinières, les chaudières à bûches, à granulés ou les chaudières automatiques. La biomasse peut aussi s’adresser aux entreprises : ce sont essentiellement les acteurs des filières de la forêt, de l’agriculture et des déchets qui se lancent pour valoriser des sous-produits. La biomasse solide se prête à la production de chaleur pour le chauffage, la production de vapeur pour des procédés industriels, le séchage… Il est aussi possible de produire de l’électricité, ensuite revendue sur le réseau. Toutefois, il faut savoir que la production d’électricité seule à partir de biomasse constitue un rendement plutôt faible.

De plus, durant sa croissance, la biomasse consomme une grande quantité de dioxyde de carbone, pour ensuite le libérer dans l’air lors de la décomposition ou de la combustion du bois. La biomasse absorbe le gaz. Ce qui provoque un équilibre et l’impact est donc neutre sur l’effet de serre. Le bois est une énergie renouvelable et contrairement à l’idée reçue, elle ne contribue pas à la déforestation.

Combustion de bois

Document 19 :Combustion de bois



Il existe plusieurs formes de combustibles :

Les bûches sont le combustible le plus utilisé surtout par les particuliers. On peut aussi retrouver du côté des sous-produits de l’industrie du bois, les écorces utilisées dans les grandes chaufferies pour nécessairement alimenter les réseaux de chaleur ou en auto-consommation pour les scieries. Les sciures étant elles aussi valorisées énergiquement sur place ou compressées sous la forme de granulés pour les poêles. Le bois de rebut est broyé, déferraillé puis criblé avant d’alimenter les grosses chaudières. La paille et les résidus de récolte peuvent eux aussi être présentés sous forme de granulés. De manière générale, il faut utiliser un bois de qualité pour obtenir la meilleure combustion qui soit. Le bois humide est donc à bannir comme le bois traité ou vernis engendrant des émissions toxiques. L’électricité produite à partir du bois-énergie qui a doublé entre 1970 et 1995, connaît depuis cette date une quasi-stagnation.


B/ Les biocarburants

Les biocarburants peuvent parfois être appelés agrocarburants ; ils sont issus de la biomasse. Il existe en France deux filières de production de biocarburants :

  • L’éthanol, premier carburant d’origine végétale a être utilisé. En France il est produit à 70 % à partir de la betterave, et à 30 % des céréales. On peut aussi l’utiliser en le mélangeant directement avec l’essence.





Le biodiesel, connu plus particulièrement sous la marque Diester, en France, il est issu de graines oléagineuses (huiles végétales issues du colza ou du tournesol). L’huile est mélangée avec du méthanol, pour lui donner des propriétés proches du gazole, après pressage et raffinage.




2tapes de la fabrication de biocarburants

Etapes de la fabrication des biocarburants



Document 21 :Les différentes étapes de la fabrication de biocarburants.



L’objectif des biocarburants n’est pas de se substituer aux carburants d’origine fossile, mais de contribuer à la recherche de solutions alternatives. Deux pays se sont principalement engagés dans la production de bioéthanol, l’Allemagne et les Etats Unis. Quant à elle, la France autorise sa fabrication depuis 1987. La production mondiale d’éthanol, en 2005, s’élevait à 27 millions de tonnes réparties entre plusieurs pays (Brésil et Etats Unis, Chine, Inde, Russie, Europe…) Il faut savoir que l’Espagne et l’Allemagne sont les deux plus grands producteurs européens suivis de la France. En 2006, la France a produit 650 000 tonnes de biodiesel, principalement tirées du colza. Diester Industrie est le premier producteur français et européen. La production d’éthanol atteint les 234 000 tonnes produites par une vingtaine d’unités. Les biocarburants contiennent de l’oxygène, qui assure une meilleure combustion et diminue le rejet d’hydrocarbures imbrûlés.


C/ Les pompes à chaleur

Les pompes à chaleur sont des appareils capables de capter l’énergie thermique disponible dans un environnement extérieur (chaleur du sol ou nappes d’eau souterraines) pour la restituer sous forme de chaleur à l’intérieur d’un bâtiment. Elles permettent d’élever la température d’un fluide par l’intermédiaire d’un compresseur. Les pompes à chaleur dites réversibles, apparues sur le marché depuis quelques années, permettent une double restitution, de chaleur en hiver et de froid en été.

Le marché est relancé depuis 1997 par EDF avec le lancement d’un programme de développement des pompes à chaleur dans le cadre de son offre commerciale « Vivrélec ». Cette offre et la mise sur le marché des pompes à chaleur réversibles ont contribué fortement à diffuser cette technologie qui connaît depuis cinq ans un essor important, notamment dans les constructions tertiaires et résidentielles neuves.

D/ La géothermie

On appelle géothermie, l’exploitation de la chaleur stockée dans le sous-sol. L’utilisation des ressources géothermales se décompose en deux grandes familles : la production d’électricité et la production de chaleur. La température est le principal critère pour bien cerner la filière.

La géothermie peut enfin être qualifiée de « haute température » (plus de 150°C), « moyenne énergie » (90 à 150°C), « basse énergie » (30 à 90°C) et « très basse énergie » (moins de 30°C).



Document 23 :Installation géothermique



  • La géothermie très basse énergie : elle s’applique aux nappes d’une profondeur inférieure à 100m et à faible niveau de température (moins de 30°C). La chaleur qui est extraite de cette source est principalement utilisée pour assurer le chauffage et le rafraichissement des locaux.

  • La géothermie basse énergie : peut être aussi appelée basse température ou basse enthalpie, elle explore des aquifères situés entre 1500 et 2500 m, la température atteignant 30 à 90°C. Elle est trop faible pour produire de l’énergie mais idéale pour produire la chaleur.

  • La géothermie moyenne énergie : peut être aussi appelée moyenne enthalpie, elle explore le plus souvent des gisements d’eau chaude ou de vapeur humide compris entre 90 et 150°C. Mais pour obtenir ces températures, il faut aller dans les bassins sédimentaires à des profondeurs de 2000 à 4000m. Cette voie est utilisée pour produire de la chaleur et éventuellement de l’électricité.

  • La géothermie haute température : peut être aussi appelée haute enthalpie, elle exploite des fluides atteignant des températures supérieures à 150°C, elle produit de l’électricité. Entre 1 500 et 3 000m, des réservoirs sont localisés, généralement des zones de volcanisme.

  • La géothermie profonde assistée : c’est une voie de recherche consistant à extraire la chaleur des roches chaudes fissurées situées entre 3 et 5 km de profondeur. Contrairement à la géothermie haute température classique, elle stimule les roches peu perméables en injectant de l’eau sous forte pression.


A ses débuts la géothermie a dû faire face à des difficultés techniques, notamment avec les conséquences de la corrosion, puis à des problèmes économiques qui ont entraîné la fermeture de certaines installations. A partir de 1998 la production s’est stabilisée avec une moyenne annuelle de l’ordre de 130 ktep.

E/ Le solaire thermique

Le solaire thermique signifie qu’une forte concentration des rayons solaires, permet d’obtenir de très haute température. Mais généralement la chaleur produite est entre 400°C et 1 000°C.


Installation de solaire thermique

Document 25 :Installation et usine géothermique



On peut distinguer deux usages principaux, la production de chaleur et d’électricité. Attention, les systèmes solaires à concentration collectent uniquement le rayonnement solaire direct, alors que les capteurs solaires non concentrateurs et les modules photovoltaïques captent également le rayonnement diffus.

Il faut savoir que dans les centrales solaires à concentration, le solaire thermique haute température permet de produire de grandes quantités d’électricité. Aujourd’hui, cette filière intéresse fortement les industriels, les investisseurs et les compagnies électriques, car elle participe à la lutte contre l’effet de serre ; les fours solaires à concentration, eux, sont destinés à la recherche. Ils produisent que de la chaleur haute température.

3) Les avantages et les inconvénients des énergies renouvelables

A/ La petite hydraulique

La petite hydraulique possède un avantage étant donné que c’est une énergie décentralisée. Elle peut donc apporter de l’électricité dans des endroits plus isolés, en retrait, elle peut aussi maintenir ou créer une activité économique dans une zone rurale (emplois, taxes, redevances, tourisme, etc. …). Les petites centrales hydrauliques protègent la nature puisqu’elles ne rejettent aucun déchet dans l’eau et qu’elles n’émettent aucun gaz polluant. Par exemple, on estime qu’une centrale de 1 MW évite environ, par an, l’émission de 2500 tonnes de CO² en comparaison d’une centrale à combustion classique.

De nos jours, toutes les petites centrales sont conçues ou rénovées de manière à ce qu’elles respectent la vie des cours d’eau et de nombreux bâtiments ; la plupart ont fait l’objet de divers travaux d’insertion dans le paysage. La petite hydraulique est le plus souvent construite au fil de l’eau, ce qui entraîne ni vidange, ni retenue ponctuelle susceptibles de perturber la biologie, la qualité de l’eau ou bien la tranquillité des promeneurs… Cette réglementation très stricte freine encore le développement des petites centrales hydrauliques (le coût de raccordement au réseau ou celui de l’énergie produite ou encore toutes les questions environnementales …). Mais la filière devrait connaître un nouveau développement en ayant de meilleurs renseignements sur les démarches et les aides.


Il faut savoir que la construction d’un barrage hydraulique peut entraîner de lourdes et graves conséquences comme l’inondation de vallées entières … Par exemple pour les fleuves du nord-ouest d’Amérique du Nord, les barrages hydrauliques font obstacle à la migration des poissons, les populations de saumons ont été considérablement réduites.

B/ L'éolienne

L’éolienne possède un avantage important étant donné qu’il est difficile de trouver plus « écologique ». Pendant le fonctionnement d’une éolienne, il n’y a aucune émission de gaz quelconque, ni de particules, il n’y a pas de rejet de déchets, ni d’affluents, et bien-sûr aucune conséquence sur la qualité de l’air.

Il faut savoir qu’une éolienne peut être retirée, démontée facilement et discrètement lorsque celle-ci présente des signes de vieillesse ou autre … Lorsque celle-ci est démontée soit pour être remplacée ou installée autre part, la remise en forme du sol se fait sans souci étant donné la faible emprise au sol. L’éolienne peut présenter un bilan écologique plutôt positif comparé à d’autres installations pouvant impliquer de longues et coûteuses opérations lors de leur démantèlement. Beaucoup pensent et accusent les éoliennes d’être un danger pour les oiseaux ; des cadavres de chauves-souris sont régulièrement retrouvés sur les sites éoliens, mais peu d’espèces protégées. Mais le taux de collision est relativement faible. En respectant certaines règles les oiseaux et les éoliennes peuvent cohabiter, par exemple en évitant les sites sur des trajectoires migratoires, à proximité des zones d’espèces rares ou menacées, en rendant les machines bien visibles …Elles peuvent avoir un impact sur leur intégration dans le paysage, elles détruisent le paysage, les champs d’éoliennes sont peu esthétique.En France, l’éolien est un secteur en rapide croissance et il est indispensable pour permettre à la France d’atteindre son objectif.


C/ Le solaire thermique et photovaltaïque

Le solaire photovoltaïque est encore bien trop coûteux pour participer significativement à la croissance d’énergie « écologique ».

Le solaire thermique est une filière dont le prix doit certainement diminuer grâce à l’amélioration de la performance écologique des systèmes et la réduction du prix des capteurs.

Le solaire thermique est principalement sous domination chinoise, et allemande sur le marché européen, tandis que la France n’est que sixième sur ce marché. L’énergie solaire et ses dérivés ne sont pas disponibles à la demande.

D/ La biomasse ou le bois-énergie

La biomasse est nécessaire principalement à la production de chaleur pour le chauffage, la production de vapeur pour des procédés industriels comme le séchage …

La biomasse consomme une très grande quantité de dioxyde de carbone, ensuite libérée puis de nouveau absorbée par la biomasse. Ce qui constitue donc un équilibre, et entrainent donc un impact neutre sur l’effet de serre, contrairement aux énergies fossiles libérant une grande quantité de CO². On s’aperçoit que le coût en moyenne du combustible bois est deux à trois fois moins cher que le gaz ou le fioul mais cette comparaison est difficile à établir. Par contre, il génère des emplois locaux, par exemple, l’alimentation d’une chaufferie de 1000 logements demande quatre emplois à plein temps.

La biomasse pourrait couvrir jusqu’à 16% des besoins français de chaleur et d’électricité. A l’avenir, le potentiel de ressource de la biomasse est valorisable. Le bois est bel et bien une énergie renouvelable. Comparé aux énergies fossiles, le bois est de loin l’énergie ayant la durée de reconstitution la plus rapide ; de 15 à 200 ans contre 250 à 300 millions d’années pour le charbon, et de 100 à 450 millions d’années pour le pétrole. Mais les frais d’exploitation, et les coûts d’équipement sont encore relativement élevés.

Ce qui est important à savoir, c’est que le bois énergie est l’une des filières dans l’avenir la plus prometteuse en matière de production de chaleur. En France, cette utilisation participe à l’entretien de la forêt.

E/ Les biocarburants

Les biocarburants ne diminuent pas significativement les pollutions locales. Mais c’est un secteur qui cherche à diminuer ses rejets par tous les moyens bien que ce soit une énergie renouvelable.

TerrePartie 3 : Et dans l'avenir ...

1) Les enjeux

A/ Les enjeux environnementaux

Depuis 1750, la concentration en CO² dans l’atmosphère a crû de 30%, entraînant une augmentation de la température mondiale de 0,6 degrés Celsius de l’atmosphère et des océans lors du dernier siècle, tandis que la température française a augmenté de près d’un degré sur cette même période. Ainsi, l’accroissement constant de la masse de CO², rejetée dans l’atmosphère, a fait de l’année 2008-2009, l’année la plus chaude enregistrée depuis cent cinquante ans. Cette production de GES, toujours croissante, malgré des efforts de restriction faits par les pays développés, notamment avec le développement de pays émergents comme la Chine et l’Inde, dont le premier est aujourd’hui le plus grand pollueur mondial, amène la planète vers une augmentation de la température mondiale de plus de 2% aux horizons 2100, les experts prévoyant des augmentations de 0,2% par décennie, tout en tenant compte des efforts de plus en plus contraignants consentis par les Etats pour limiter leurs productions.

On peut constater sur ce schéma, l’élévation continue de la température depuis un siècle et demi, particulièrement depuis les années 1980 en concordance avec les augmentations importantes de l’activité carbonique mondiale à cette période.

Evolution de la température globale

Document 26 :Evolution de la température globale depuis 1850



Ce réchauffement, outre son effet en lui-même, s’il a déjà commencé à provoquer des réactions importantes sur l’environnement, est surtout inquiétant pour ses effets futurs sur des éléments dont l’homme s’est désintéressé mais qui aujourd’hui sont les principales sources d’inquiétudes.

Ainsi, l’augmentation de la température mondiale est en passe de faire disparaître la glace de l’Arctique d’ici 2050, si l’on en croit les experts, le volume annuel moyen des glaces reculant déjà de 2 à 3 % par décennie dans cette région du globe depuis de nombreuses années. La calotte groenlandaise a ainsi perdu 1 500 milliards de tonnes de glace entre l’an 2000 et 2008, l’Antarctique s’en sortant pour l’instant mieux grâce à ses températures plus froides, mais elle commence, elle aussi, à fondre sur une partie de sa calotte, sur les côtes et sur sa péninsule.

Si la perte de la glace n’est pas un problème en soi dont l’on pourrait s’inquiéter, ses conséquences en sont un. En effet, la fonte des pergélisols, sols et sous-sols gelés en permanence, provoquerait la libération notamment de méthane, gaz dont l’effet vingt et une fois supérieur à celui du CO² alimenterait un cercle vicieux, ces gaz provoquant eux même une accélération du réchauffement faisant à nouveau fondre les pergélisols restants et ainsi de suite. On peut d’autant plus craindre cela quand on sait que ces pergélisols renferment actuellement l’équivalent de deux fois la quantité de carbone contenue dans l’atmosphère.

La crainte la plus grande néanmoins, est l’élévation des niveaux de la mer, principale conséquence de la fonte des glaciers, ce qui d’après plusieurs rapports d’experts, conduirait à l’inondation de nombreuses régions aussi bien dans le Sud de l’Inde, qu’aux Etats-Unis à Miami, ou qu’en France dans le Languedoc Roussillon par exemple ainsi que de nombreuses îles et archipels comme les Maldives d’ores et déjà condamnées à disparaître dans un avenir qui se mesure certainement en décennies et dont les migrants poseront un problème de plus à gérer.

Ce problème risque d’être d’autant plus réel dans l’avenir quand on sait que 160 millions de personnes vivent à moins d’un mètre d’altitude au dessus de la mer et que la seule fonte de la calotte glacière groenlandaise suffirait à élever le niveau des mers de plus de 6 mètres, et de 53 mètres environ en cas d’une fonte complète de l’Antarctique. Si une fonte complète de l’Antarctique est pour l’instant exclue, du fait de sa relative résistance, celle de l’Arctique est elle bien amorcée, entrainant avec elle l’extinction d’espèces telle que les ours blancs.

B/ Les enjeux humains et animaliers

Les bouleversements causés par les gaz à effets de serre sur la faune et la flore ne se limitent pas pour autant aux seuls ours polaires ; ainsi depuis plusieurs décennies s’instaurent des dérèglements de la nature sur les périodes migratoires des oiseaux, de récoltes de blé ou de la vigne et dont la qualité s’amenuise par les changements des conditions climatiques en France.

De plus, le nombre de feux de forêt chaque année devrait continuer à croître avec l’accroissement de la température causant toujours plus de dégâts, principalement matériels et économiques mais aussi humains par la dangerosité de leurs effets. On peut aussi penser aux possibles baisses de certaines productions agricoles principalement dans des pays en développement à cause du réchauffement global de la température. Les espèces animales et végétales, elles, sont menacées d’extinction pour 20 à 30 % d’entre elles en cas d’élévation de la température au-delà de deux degrés, fragilisant et bouleversant alors l’écosystème si cela venait à se produire.

Nos émissions de gaz à effets de serre, désormais en quantités trop grandes pour être absorbées totalement par les océans et les végétaux comme ce put être le cas jusqu’au début du XXème siècle, ont donc nombre de conséquences qui atteignent aussi bien les hommes, que la faune, la flore, et l’environnement en lui-même avec certaines parties du globe noyées sous l’eau et les extinctions d’espèces, qui risquent de devenir de plus en plus fréquentes au cours des décennies et siècles à venir.

C/ Les enjeux économiques

Si les conséquences sur la vie humaine n’ont pas de prix, celles sur les infrastructures et sur nos économies risquent de se chiffrer en dizaines de milliers de milliards de dollars, soit plusieurs dizaines de fois le PIB de la France.

Face à cette réalité humaine et économique, conjuguée à l’épuisement inéluctable de nos ressources énergétiques principales et également les plus polluantes que sont le charbon, mais surtout le pétrole, ainsi même que le nucléaire bien que très peu polluant par rapport aux deux autres, Etats, entreprises et associations ont compris que le salut de la France, et du monde d’une façon plus générale, ne passerait que par un profond changement et remaniement de nos sources d’énergies et de nos industries et technologies, mais aussi des mentalités qui, habituées à un gaspillage énergétique exempt d’inquiétude pour ses conséquences au cours du siècle précédent, restent lentes à changer .

2) Les actions

A/ Les accords européens, mondiaux et les objectifs

Le protocole de Kyoto ratifié en 1997 par nombre de pays, marqua le début d’une ère nouvelle dans la lutte pour la préservation de l’environnement et contre le réchauffement climatique avec les premiers accords réellement contraignants où la France prit un engagement de réduire de 8 % ses émissions de gaz à effets de serre d’ici 2012 par rapport à ses émissions de 1990. Cet accord, signé par la majorité des pays du monde, a instauré des réductions d’émissions de GES pour les pays développés, notamment pour l’UE, qui est désignée aussi bien dans le protocole de Kyoto que dans L’UNFCCC, l’accord antérieur au protocole de Kyoto, comme l’un des principaux responsables du réchauffement climatique.

Les pays en voie de développement sont donc logiquement soumis à des restrictions beaucoup moins importantes du fait de leurs responsabilités moindres et du besoin de développement nécessaire qu’ils revendiquent et qui passe par une augmentation régulière de leurs besoins en énergie que les avancées dans les énergies renouvelables ne peuvent encore couvrir.

B/ Les actions concrètes

La France, comme beaucoup d’autres pays développés, s’est, elle, fixée un certain nombre d’objectifs en plus de ses promesses de réduction de GES pour 2012, en passe d’ailleurs d’être tenues puisqu’elle a à ce jour réduit de 5,6% ses émissions sachant qu’il reste trois ans pour atteindre l’objectif fixé de 8%. Des accords européens prévoient ainsi une part minimum obligatoire des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie visant les 21 % de consommation d’électricité produits par les énergies renouvelables ainsi que 12% pour la consommation d’énergie primaire.

Toutes ces contraintes désormais en place, la France s’est vue obligée d’investir dans les constructions éoliennes qui chaque année connaissent une augmentation de plus de 100%, et dont l’Etat prévoit de multiplier leur potentiel de production par dix d’ici 2020, ainsi que dans les centrales hydrauliques qui au nombre de plusieurs centaines produisent désormais 8% de l’électricité produite en France.

Le développement récent de nouvelles énergies comme le solaire photovoltaïque, la géothermie ou le bois énergie ou encore celle de la biomasse devrait prendre une part de plus en plus importante dans les années à venir dans la consommation d’énergie française.

Le secteur privé notamment dans l’automobile s’adapte lui aussi à cette révolution verte qui se produit en France et voitures électriques et biocarburants sont appelés eux aussi à prendre une place croissante dans l’industrie automobile avec l’objectif de remplacer les voitures trop polluantes, et dépendantes du pétrole vouées à disparaître de toutes les façons.

On voit ici sur ce schéma les principales voies de l’avenir en ce qui concerne les énergies renouvelables :

Les différentes énergies renouvelables

Document 27 :Les différentes énergies renouvelables



Les énergies renouvelables sont aujourd’hui réellement rentrées dans la vie courante et la mise en place de mesures citoyennes comme les vélibs à Paris et d’aides nombreuses comme le crédit d’impôt pour l’installation de panneaux solaires ou de système géothermique chez soi, qui combinés aux aides municipales et régionales peuvent couvrir jusqu’à 85 % du montant de l’installation, tendent à faire changer les manières et comportements des citoyens.


C/ Les actions futures

La création du Grenelle de l’environnement en 2007, rassemblement politique sur la question écologique et les solutions à prendre, a également marqué un tournant décisif dans le projet écologique français, qui dispose désormais du Grenelle comme moteur d’idée de projet et d’ambition ainsi que de son propre ministre de l’écologie M. Jean-Louis Borloo.

Toutes ces créations sont le symbole de la prise de conscience politique sur le sujet écologique et en particulier sur les énergies renouvelables, et marquent le passage de l’abstrait des discours sur le sujet sans réelle action à un réel projet de développement pour les énergies renouvelables en France, de toute façon devenu nécessaire au vu du contexte et des changements climatiques qui se font déjà sentir mais dont les principaux maux sont encore à attendre. La possible mise en place d’une taxe carbone en France avec une tonne de carbone fixée à 14 euro, est un signe de l’importance que jouent désormais le climat et les énergies renouvelables dans le paysage social, politique et humain français.



Le sommet de Copenhague, organisé en décembre 2009 et rassemblant la plupart des chefs d’Etat, Chine et Etats-Unis inclus, aura pour mission d’assurer la continuité du protocole de Kyoto en créant de nouveaux accords internationaux qui aboutiront peut-être à une réduction de 30% des émissions de GES à l’aube de 2020 pour la France et l’Union Européenne, qui se sont pour l’instant déjà engagées sur un chiffre de 20 % et ont déjà accompli la moitié de cet objectif grâce à une réduction jusqu’à aujourd’hui de 10,6 % .

C’est une semaine de négociation entre tous les chefs d’Etat qui s’annonce, semaine pendant laquelle, en fonction de ce qui aura été signé, se décideront les nouvelles lignes directrices à adopter pour chacun dans la lutte contre le réchauffement climatique, du développement des ressources renouvelables et de l’aide aux pays en voie de développement pour supporter le poids de ces changements. Quoi qu’il soit décidé lors de ce sommet copenhagois, c’est toute la politique mondiale, européenne et française en matière de développement durable qui se formera pour les années à venir à son issue et qui décidera de l’avenir de notre planète.

La France, d’abord en retard sur certains plans du développement des énergies renouvelables car peu sensibilisée et toujours réticente à laisser le nucléaire de côté au profit d’énergies renouvelables, s’y met au fur et à mesure prenant une part dans la production européenne des énergies renouvelables de plus en plus grande comme nous le montre ce graphique :


Production d'énergies renouvelables

Document 28 :La production d’énergies renouvelables dans l’Union Européenne en 2006



On voit donc une nette croissance du développement des énergies renouvelables en France due à une prise de conscience politique ayant amené les mesures nécessaires à son développement, ainsi qu’à la nécessité de trouver des alternatives énergétiques, que la durée de vie limitée du pétrole et les troubles qu’il occasionna lorsqu’il dépassa les 120 dollars du baril nous rappela.

3) Les limites

A/ Les limites techniques et économiques

Malgré les volontés affichées, les discours prononcés et les mesures décrétées, force est de constater que cela n’est tout simplement pas suffisant. Certes, la prise de conscience politique a bien eu lieu et les pays partout dans le monde se sont tous, ou presque, accordés à dire que des efforts devaient  être faits et tous ou presque en ont faits. En France, depuis le célèbre discours de Jacques Chirac du 2 septembre 2002 à Johannesburg à l’occasion du troisième Sommet de la Terre qui clama que l’ « on regardait dans la mauvaise direction pendant que la maison brûlait » , la diffusion de films comme celui d’Al Gore sur l’alarmant constat climatique, les nombreux rapports d’experts et la montée en puissance de partis politiques à portée écologique comme Les Verts ou bien récemment Europe écologie, qui montrent bien l’intérêt croissant des Français pour la cause écologique, de vraies actions ont été mises en œuvre par le gouvernement telles que le développement accéléré des énergies renouvelables, des sensibilisations citoyennes, des aides aux installations personnelles de matériel produisant peu ou pas de GES et des objectifs officiels adoptés souvent dans un cadre mondial, ou européen.

Toutefois, même si l’Etat français et les pays européens semblent s’investir, cela reste toutefois limité avec à peine 20 milliards d’euros investis en France en 2008, à hauteur d’1% du PIB seulement ce qui est très loin des centaines de milliards d’euro qu’évoque la BCE, Banque Centrale Européenne, pour apporter une solution efficace au problème.

Malgré tout, même si les montants restent relativement faibles compte tenu du fait de l’importance du problème, les difficultés pour réussir à remplacer et à substituer toutes nos productions énergétiques par des énergies renouvelables demeurent car malgré les plans de développement de panneaux solaires, et les éoliennes construites en nombres toujours plus grands, leurs parts dans la production d’énergie restent mineures. De même le stagnation de l’exploitation de l’électricité hydraulique, les capacités supplémentaires de cette énergie à exploiter en France étant faibles du fait d’une exploitation quasi maximum alors que l’hydroélectricité ne parvient même pas atteindre les 10 % de la production globale d’électricité du pays empêchera sans doute la France d’atteindre son objectif européen de 21 % d’électricité renouvelable en 2010 n’étant qu’à 14 % fin 2009.


Pour ce qui est des objectifs d’ailleurs, les scientifiques chiffrent à un minimum de 40% de réduction des émissions de CO² en 2020 pour éviter le franchissement du palier de 2 degrés de plus en 2100, alors que l’UE ne s’est engagée qu’à une réduction de 20% seulement de ses gaz à effets de serre d’ici 2020.

B/ Les limites diplomatiques

Ce n’est toutefois pas le principal problème rencontré jusqu’ici. En effet si l’UE et la France ont pris plusieurs mesures énergétiques, les plus gros pollueurs mondiaux se sont pour l’instant exemptés de toute implication dans la lutte contre le réchauffement climatique qu’ils provoquent eux-mêmes. Ainsi les Etats-Unis, plus grand pollueur mondial jusqu’en 2007, a toujours refusé de prendre des mesures contraignantes pour les énergies renouvelables et la lutte climatique, l’administration Bush par exemple niant presque l’existence même du phénomène du réchauffement climatique et donc de l’intérêt du développement durable, de même pour la Chine et d’autres pays en voie de développement comme l’Inde, qui refusent de se soumettre à des restrictions fermes sur leurs utilisations des énergies fossiles et polluantes, et donc leurs productions de GES dans l’atmosphère.

Américains et Chinois, qui représentent à eux seuls quasiment la moitié des émissions de GES restent donc parmi les moins investis face au problème et les solutions que proposent ces premiers sont pour l’instant faibles avec 20 % de réduction des GES pour les Etats-Unis en 2020, mais en prenant l’année 2005 pour base et non l’année 1990 comme les autres pays ce qui ne fait donc en fait que 4% de réduction par rapport à 1990 pour les Etats-Unis, et un refus de toute restriction pour les Chinois alors qu’ils sont devenus depuis l’année dernière les plus grands pollueurs mondiaux devant les Etats-Unis et se contentent de proposer une simple réduction de leurs intensités carboniques de 40% pour 2020 ce qui correspond en fait à une augmentation de 10% de leurs émissions de gaz à effets de serre.

Comme on peut le voir sur ces différents schémas, les plus grands pollueurs sont les Etats-Unis et la Chine, et les plus grands foyers de peuplement mondiaux en développement comme le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine appelés la BRIC.

Les dix pays les plus pollueurs de 2006

Document 29 :Les dix pays les plus pollueurs en 2006



On voit également le peu d’installations pour les énergies renouvelables dont ils disposent, hormis un effort récent de la Chine, dû principalement à leur refus d’adhérer à des mesures contraignantes comme l’ont fait l’Europe et la France et aux besoins importants de développement rapide par le biais des énergies fossiles dont dépend encore la BRIC.

Document 30 :La capacité totale installée des énergies renouvelables des cinq premiers pays (en millions de Kilowatts)

On peut donc constater une répartition inégale du poids de la lutte environnementale et climatique dont certains des principaux responsables comme les Etats-Unis continuent de polluer plus sans se sentir coupables quand de petits pays, tel la Lituanie ou la Lettonie, faibles pollueurs et faibles financièrement, doivent s’imposer de nouvelles restrictions pour tenter de compenser ce qu’ont causé les premiers.

De plus, hormis la volonté politique et populaire qui varie d’un pays à l’autre, le défi technique et financier reste un frein pour bon nombre de pays même en Europe où l’on hésite à accorder les budgets que les rapports d’experts estiment nécessaires.

C’est autant de difficultés ajoutées à la tâche ardue de trouver des accords justes et équitables qui puissent satisfaire tout le monde sur le sujet, ce qui ralentit l’expansion du développement durable dans le monde.

4) Les opinions

A/ L'opinion public

Si le développement durable est aujourd’hui bien perçu par une majorité de la population, désormais intégré comme inhérent et nécessaire à la société et à l’avenir, cela n’a pas toujours été le cas. Ainsi, pendant longtemps, le développement durable, jusqu’à la prise au sérieux du réchauffement planétaire et des futurs problèmes engendrés par l’utilisation de toutes les réserves de nos énergies fossiles, est d’abord réfuté, tout comme le réchauffement climatique et le futur manque de pétrole que personne ne veut entendre quand l’économie se développe et que ces énergies rendent certains pays riches grâce à leurs ressources et que d’autres se développent grâce à leurs utilisations.

B/ L'opinion des institutions

Toutefois, les différents chocs pétroliers font prendre conscience des problèmes de manque qui vont survenir, et les rapports de la communauté scientifique et notamment du GIEC, au sujet du réchauffement climatique imputé aux rejets de gaz carbonique dans l’atmosphère font eux prendre conscience des dangers que la planète court du fait des effets néfastes de nos activités énergétiques.

Tout cela engendra, rapport après rapport, de plus en plus alarmants, sur le climat et sur les conséquences à venir pour la faune, la flore, l’économie, l’Homme et l’environnement et des prix du pétrole toujours plus hauts, avec des ressources futures réduites encore par l’émergence d’industries de pays en voie de développement, une vraie prise de conscience politique et populaire quant à la nécessité du développement durable aussi bien pour la planète que pour nos énergies.

Les conventions et traités de Kyoto ont amorcé les premières mesures réelles dans l’abandon progressif des énergies polluantes et fossiles pour des énergies propres et renouvelables.

Toutefois le consensus n’est pas globale, la gravité de la situation n’empêcha pas certaines polémiques de subsister, comme celles qui mettent aux prises certains chercheurs, remettant en cause l’influence du CO² sur la température mondiale dans l’atmosphère et donc l’intérêt par là-même du développement durable avant tout épuisement des ressources fossiles.

C/ L'opinion des ONG

On peut aussi voir que si certaines associations, et ONG, paraissent satisfaites du chemin pris par la France dans l’accroissement des efforts dans le développement durable comme la fondation de Nicolas Hulot, certaines comme Green Peace ou comme certains chercheurs semblent eux critiquer l’inefficience des engagements pris et le manque de moyens financiers accordés au développement durable.

TerreConclusion

Le premier choc pétrolier de 1973 fut l’amorce d’une diversification des énergies. Il résonna en effet comme le son de cloche de l’alerte énergétique, où pour la première fois, les pays consommateurs commencèrent à prendre conscience de la réalité, présente et future. Ils réalisèrent par la force des choses, la dépendance pétrolière à laquelle ils étaient soumis, et qui les rendait impuissants face à l’OPEP, pays exportateurs de pétrole, qui comme ils l’ont montrés en 1973 pouvaient d’un coup créer une panique énergétique en augmentant brutalement les prix, au point de pousser la France à la construction effrénée de centrales nucléaires.

Le deuxième choc de 1979 vint accélérer le processus de diversification énergétique, après une envolée du cours du baril sans précédent. Ces turbulences néfastes autour du pétrole que les économies des pays consommateurs subirent de plein fouet se conjuguèrent avec l’accroissement du nombre de rapports scientifiques qui mettaient en exergue non pas les conséquences néfastes de la dépendance pétrolière sur l’économie mais celles sur l’environnement, bien plus inquiétantes.

La montée de la cause écologique et de la crédibilité d’un réchauffement climatique incombé aux GES que produisent la combustion d’énergies fossiles tel que le pétrole, pointé du doigt par les experts finira par déboucher sur plusieurs Sommets de la Terre, rencontres de chefs d’états pour statuer sur ce problème.

Le premier en date fut celui de Stockholm en 1972, mais il fallut attendre 1992 et celui de Rio pour obtenir un consensus mondial réunissant plus de cent pays et définissant clairement des objectifs de réductions de GES et des moyens de mise en œuvre pour les atteindre. A compter de cette date, le sujet prit toute l’importance qu’il méritait, comme en démontre le traité de Kyoto, accord environnemental signé par une majorité des pays du globe, la multiplication des ONG défendant la cause écologique et l’importance croissante prise au niveau politique, avec la création d’un ministère de l’écologie en France. Les actions mises en œuvre, désormais obligatoires pour respecter les mesures auxquelles le gouvernement français s’est contraint que ce soit dans plusieurs traités européens ou mondiaux passent par une sensibilisation citoyenne, et un développement des énergies renouvelables, pour parer aux futures pénuries pétrolières et charbonnières, et propres, pour endiguer la pollution et ses conséquences et respecter les objectifs fixés dans ce domaine.

La France a donc vu depuis les années 1970 le nombre de centrales hydrauliques, et d’éoliennes s’accroîtrent et le bois énergie, le photovoltaïque et les biocarburants se développer. Les énergies renouvelables représentent ainsi environ 6% de la consommation d’énergie en France. Certaines mesures citoyennes sont apparues dans ce sens telles que les vélibs et les futurs autolibs, vélo mis à disposition des citoyens pour remplacer les voitures polluantes pour les premiers et voitures électriques non-polluantes pour les deuxièmes. L’action étatique, composante nécessaire et essentielle au développement durable, est aussi active par le biais d’aides au financement de la mise en place de matériaux et d’installations, notamment de chauffage, respectueuses de l’environnement.

Aujourd’hui, l’écologie, le développement durable et la croissance verte sont connus de tous, présents dans tous les médias et figures de proue des nouvelles accroches publicitaires, notamment des constructeurs automobiles qui en font un argument de vente pour leurs nouvelles voitures « vertes ». Les ONG mobilisées depuis des années sur le sujet auront sans doute contribué au changement des mentalités.

Toutefois les limites techniques imposées par les énergies renouvelables à grande échelle, très coûteuses et moins performantes que le pétrole, ainsi que le manque de cohésion politique mondiale sur le sujet, avec notamment la Chine et les Etats-Unis toujours réfractaires à des mesurent de restrictions de GES importantes alors qu’ils sont les premiers pollueurs mondiaux restent un souci d’envergure pour le développement durable, nécessaire à la sauvegarde de la planète. L’échec du sommet de Copenhague, dû aux deux pays précédemment cités sont la preuve que malgré les bonnes volontés, les actions concrètes et accords nécessaires à celles-ci restent encore difficiles à mettre en place. Le temps est pourtant compté.

Terre